#footer { width:660px; clear:both; margin:0 auto; } #footer hr { display:none; } #footer p { margin:0; padding-top:15px; font:78%/1.6em "Trebuchet MS",Trebuchet,Verdana,Sans-serif; text-transform:uppercase; letter-spacing:.1em; }

sábado, junho 04, 2005

Alicerçando Palavras # 71 - Marcel Proust


Uma faceta de Proust


Cher ami, je me décide à ne pas me coucher aujourd’hui. Je serai donc visible tantôt. Seulement je tâcherai de dormir l’après-midi tout de même. Et si vous pouviez passer avant d’aller chez les Dreyfus ce serait le mieux. Si vous ne pouviez avant, tout de suite après serait bien aussi. Enfin le mieux de tout serait tout de suite après votre dîner ou tout de suite avant (de préférence tout de suite après). Enfin si, pour ce jour de terrible énervement causé par l’excès de fatigue, vous pouvez me donner le grand plaisir d’une visite, j’en serai très heureux. Si je dormais quand vous viendriez, revenez. Un mot me fixant sur l’heure de votre visite me fera grand plaisir pour que je puisse dormir sans inquiétude, ne sachant pas si vous allez venir la minute suivante... Si vous ne pouvez venir à 1 heure ou 2 heures, 3 heures au plus tard, j’aime mieux que vous ne veniez pas avant 7 ou 9 heures du soir parce que cela me donnera plus de temps pour me reposer. Si une visite exclut les autres, ce que je préfère à tout, est 8 heures 1/2 du soir. Si vous venez en sortant de chez les Dreyfus, amenez Reynaldo, auquel je vais du reste peut-être écrire. Mais dites-lui que l’après-midi je dormirai.


Lettre de Marcel Proust à Antoine Bibesco, été 1902,
in Le Nouvel Observateur, 18 novembre 2004