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segunda-feira, junho 26, 2006

Alicerçando Poesia # 192 - Charles Baudelaire


L'ennemi


Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé ça et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.


Voilà j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler è neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.


Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grêve
Le mystique aliment Qui ferait leur vigueur?


- O douleur! Õ douleur! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!


LES FLEURES DU MAL ET AUTRES POEMES, GARNIER-FLAMMARION, PARIS, 1964, P.44



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